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Je n’ai que 12 ans lorsque je tombe en admiration devant deux œuvres antinomiques : la Walkyrie et les Concertos Brandebourgeois.
Je commence à arpenter les auditoriums, et l’écoute de panneaux électrostatiques Quad 57 me fait découvrir un univers parallèle à la musique : la haute-fidélité !
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Ne pouvant me permettre l’achat des Quad, je vécu trois ans avec un premier système, autour d’une platine Dual.
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En 1981, je me lance dans la réalisation d’électroniques et d’enceintes en kit. La sonorité du médium – trop caverneux – ne me satisfait pas. Je remarque le même rendu ‘creux’ en frappant sur le haut-parleur… Je le recouvre d’un vernis souple pour amortir cette résonance au toucher. A ma grande surprise, le côté caverneux a presque disparu également à l’écoute ! Certes le rendement diminue légèrement, mais au profit d’une plus grande linéarité.
Cela se confirmera quelques années plus tard, lorsque je disposerai de systèmes de mesure.
Je m’aperçois qu’il est possible de ‘tweaker’ le son, et me mets à la recherche d’informations.
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En 1984, je deviens membre de l’Audio Engineering Society et découvre l’étendue des recherches disponibles, en particulier les travaux de Thiele & Small.
C’est une révélation ! J’y consacre tout mon temps, week-ends et vacances compris !
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En 1989, l’achat d’une platine d’exception (Van Bercy avec bras Fidelity Research FR64 long et cellule MC) me décide à réaliser une enceinte de haut niveau, à haut rendement. Après lecture des recherches de Jean Hiraga, puis de Charles-Henry Delaleu, je me lance dans sa fabrication, en poussant à l’extrême les coffrets (parois sablées de 10 cm d’épaisseur, renforts internes en métal, différents bois de densités différentes pour équilibrer les résonances, …), avec des haut-parleurs de référence pour l’époque (38 cm JBL 2235H, médium Audax PR17 et chambre de compression aigu PR130).
Les résultats dépassent toutes mes espérances et cette enceinte restera ma référence pour de nombreuses années.
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En 1992, j’ouvre Pink Noise, et propose les composants nécessaires à la réalisation de kits, marché fort développé à l’époque.
Haut-parleurs Vifa, Seas, Dynaudio, Scan Speak, Eton, Thiel… matériaux acoustiques, composants LCR, systèmes de mesure, …
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En 1994, je deviens importateur des composants électroniques Intertechnik, pour la Belgique et la France.
Mes clients sont Jean-Marie Reynaud, Davis Acoustics, Pierre-Etienne Léon, BC Acoustique, RAM, …
Mon rôle est de les conseiller sur le choix des filtres passifs : où placer tel ou tel type de composant, différences à l’écoute entre selfs sur air ou ferrite, condensateurs MKP ou MKT, durée des rodages, …
Je gère aussi la production de leurs filtres.
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Je commence ensuite la distribution des systèmes de mesure Kemsonic, que j’installe par exemple chez JMLab pour le contrôle de qualité.
Ma passion pour les paramètres TSP m’a d’ailleurs permis de découvrir leur erreur dans la programmation du calcul du Qts.
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En parallèle, je développe des enceintes acoustiques sur mesure pour des fabricants (Limit, ALR Jordan, Gato …), des importateurs (version Esotar des Dynaudio Nuance), des designers (Ovo pour Pol Quadens), des musiciens comme Renaud Patigny, des studios (JM Cykiert, Odeon 120 …), ou des magazines (Dynaudio Eso Reference, parues dans Elektor).
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L’expérience la plus mémorable fut la réalisation de deux salles de cinéma en Érythré, juste avant la fin de la guerre avec l’Éthiopie.
Celle d’Asmara, dans l’ancien théâtre Roma, fut relativement conventionnelle.
Par contre celle de Massawa, salle ouverte (aucun toit) de plus de 50 mètres de longueur sous un climat tropical désertique, fut un véritable défi.
D’autant que je savais que je ne me satisferais pas d’une reproduction ‘pro’, je voulais obtenir un rendu haute fidélité !
Outre les cabines techniques climatisées et les protections solaires pour les haut-parleurs, il fallait surtout des puissances importantes. Les compressions médiums/aigus ayant un rendement supérieur à 115 dB, il a fallu trouver un moyen d’augmenter celui des graves. Seule solution, les pavillons : 4 mètres d’embouchure (en multi-plis) pour les woofers de 38 cm, et 20 mètres d’embouchure (en béton) pour les subwoofers de 46 cm !
Malgré ce très haut rendement, une quadri-amplification active de 15,000 watts a quand même été nécessaire.
Restait ensuite à trouver une solution pour projeter en plein air, à 50 mètres de distance, sur un écran de 20 mètres.
C’est finalement Barco, après plusieurs essais sur place, qui a décidé de concevoir un projecteur avec optique spécifique pour ces conditions. Impressionné par le résultat global, Barco a ouvert un département spécialisé dans la réalisation de salles de ce type un peu partout dans le monde, et m’a proposé d’en prendre la direction. Mais j’ai décliné, n’ayant aucune envie de passer la moitié de mon temps dans des avions.
L’inauguration en présence du gouvernement, de la RAI et près de 2.000 spectateurs fut un moment inoubliable. Ces gens étaient en guerre depuis 1961, la majorité n’avait jamais assisté à un séance de cinéma…
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Je suis ensuite devenu importateur de différentes marques de produits finis comme Spendor, Lowther, Cayin, NVA ou Harbeth.
J’ai alors commencé à ouvrir, analyser et mesurer des dizaines d’enceintes haut-de-gamme (Dunlavy, ProAc, Equation, B&W, Spendor,…) afin de connaître, et surtout comprendre les techniques utilisées par les grands fabricants.
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C’est cette combinaison des deux points de vue, du professionnel qui analyse au consommateur qui ressent, qui me permet d’approcher aujourd’hui une vision globale objective.
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Musicalement,
Alexandre Ley
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